À la demande du Collège d’Oncologie et en collaboration avec celui-ci, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) s’est attelé au développement de recommandations cliniques pour le diagnostic, le traitement et le suivi du cancer de la vessie. Après une évaluation critique de 10 guidelines internationaux, les chercheurs ont estimé qu’il existait déjà des recommandations de haute qualité et très compréhensibles : celles du National Collaborating Centre for Cancer britannique, développées à la demande du très réputé NICE (National Institute for Health and Care Excellence). Il s’agit des recommandations les mieux actualisées à ce jour puisqu’elles tiennent compte d’études publiées jusqu’en juin 2014. À côté des recommandations extensives, le NICE a également développé des algorithmes pratiques qui guident le médecin de façon très claire à travers les différentes composantes de la prise en charge en fonction du stade du cancer. Les sociétés scientifiques belges et les associations de patients se chargeront de traduire les informations du NICE à l’attention des patients en français et en néerlandais ; ces textes seront publiés en septembre 2015, à l’occasion de la Semaine européenne d’Urologie
Pourquoi réinventer la roue ?
Au départ, l’intention du KCE était de développer de nouvelles recommandations détaillées pour le cancer de la vessie, passant en revue la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie adjuvante.
Les chercheurs du KCE ont identifié 10 guidelines récemment développés ou réactualisés, provenant d’autres agences nationales ou d’organisations internationales. Après une évaluation critique (‘critical appraisal’) de ces guidelines – dont le détail peut être consulté dans le rapport scientifique du KCE– c’est le document du National Collaborating Centre for Cancer britannique, développé à la demande du très réputé NICE (National Institute for Health and Care Excellence) qui est apparu comme le mieux étayé et le plus fiable sur le plan scientifique. Il est aussi le mieux actualisé à ce jour puisqu’il prend en compte des études publiées jusqu’en juin 2014. Autant de bonnes raisons, selon le KCE, de renvoyer à cette recommandation plutôt que de consacrer du temps et des moyens à réinventer la roue.
L’évaluation du KCE a été présentée aux sociétés scientifiques belges d’urologie et aux associations de patients. Elle a également été discutée au sein d’un groupe de travail (GDG-Guideline Development Group) constitué essentiellement d’urologues des différents hôpitaux universitaires belges. Le GDG a approuvé la méthodologie suivie par les chercheurs du KCE et leur choix de se référer au guideline du NICE comme étant le meilleur actuellement disponible. Ils ont également conclu que le développement d’un nouveau guideline pour la Belgique était de ce fait superflu.
Des algorithmes clairs pour chaque stade clinique
Le rapport du KCE contient tous les liens nécessaires vers le site web du NICE (https://www.nice.org.uk/guidance/ng2).
Comme ce document n’existe qu’en langue anglaise, et qu’il compte 929 pages de recherche de littérature et 500 pages de recommandations cliniques, il est évidemment trop imposant pour être utilisé en pratique quotidienne. Pour cette raison, le NICE a développé des algorithmes qui ont également été placés sur son site web. Ces algorithmes guident le médecin de façon très claire à travers les différentes composantes de la prise en charge et lui indiquent la marche à suivre pour chaque stade du cancer. Ces algorithmes seront bientôt publiés sur le site du Collège d’Oncologie.
Une information du public pendant la Semaine européenne d’Urologie
Le site web du NICE propose également des informations à l’attention des patients. Les différentes options thérapeutiques de chaque stade de la maladie y sont expliquées et discutées. Les patients y sont également encouragés à poser des questions concrètes à leur équipe soignante.
Le GDG est lui aussi d’avis que le public belge doit être mieux informé au sujet des cancers des voies urinaires. Il est notamment important de pouvoir reconnaître les premiers signes de ces cancers (du sang dans l’urine) et de prendre conscience du fait que le tabagisme augmente le risque d’en être atteint. C’est pourquoi les sociétés scientifiques et les associations de patients ont l’intention de traduire ces informations à l’attention des patients en langues française et néerlandaise. Ces textes seront publiés en septembre 2015, à l’occasion de la Semaine européenne d’Urologie.
Appel aux sociétés scientifiques : à diffuser parmi vos membres svp
Certains membres du GDG ont fait remarquer que les guidelines du NICE ne sont pas très bien connus des médecins belges, et sans doute pas autant que ceux de l’EAU (European Association of Urology). Ils voient donc la publication de ce rapport comme une bonne opportunité de faire découvrir à leurs collègues la qualité des travaux du NICE. Les sociétés belges d’Urologie, de Radiothérapie et d’Oncologie médicale auront donc à présent la tâche de diffuser ce document parmi leurs membres.
Une série de recommandations
Le développement de « trajets de soins » est une des actions du Plan Cancer 2008-2010 et une des tâches du Collège d’Oncologie. Le KCE apporte depuis quelques années son soutien scientifique au Collège pour le développement de recommandations cliniques. Cette collaboration a mené jusqu’à présent à la publication de plusieurs guidelines, sur les cancers colorectaux, les cancers digestifs hauts, les cancers du pancréas, du col de l’utérus, du sein, du poumon et des testicules.